Couvre-feu à 20 heures : Les gabonais entre ras-le-bol et résignation

Les habitants du Grand Libreville, vivent un couvre-feu imposé de 20 heures à 5 heures du matin suite aux annonces du gouvernement pour faire face à la situation sanitaire. Une mesure accueillie avec résignation mais qui agace. Reportage.

Il est 19 heures, c’est une véritable course-à-la montre, avec le stress de devoir rentrer avant 20 heures. La population, attroupée le long des artères et aux points de ramassages se bouscule pour emprunter les derniers taxis. Lorsqu’un taxi s’arrête, c’est la ruée à l’intérieur du véhicule. Dans la plupart des cas, les taximen privilégient ceux qui  » misent  » au détriment de ceux qui proposent des tarifs de base. Le désarroi demeure dans l’extorsion endurée par les usagers qui voient le prix du transport grimper vertigineusement.  » Nous voyons le trajet ancienne Gare-routière/PK12 augmenter de 500 à 1000 voir 1500 FCFA, sans que personne n’intervienne. Aujourd’hui, cette augmentation varie en fonction de l’approche du couvre-feu « , déplore un habitant du PK9.

Une situation qui amène certains à modifier leurs heures de départ du travail. « J’ai dû revoir mes horaires de départ du travail depuis que le couvre-feu à été ramené à 20 heures. Je pars désormais à 18 heures au plus tard. Cela me permet d’être en route avant les grandes bousculades et pouvoir trouver un taxi rapidement », explique Franck un opérateur économique. La stratégie reste la même pour les travailleurs véhiculés qui doivent faire face aux embouteillages provoqués par le flux de personnes qui ont hâte de regagner leur domicile avant le couvre-feu.

 » Les gabonais paient par une précarisation économique « , déplore fataliste Jean-Pierre, lui qui accepte ces nouvelles restrictions au nom de la lutte contre le virus.  »  On va encore s’adapter comme on le fait depuis presque un an, mais franchement les gens en ont vraiment ras-le-bol « , déclare-t-il.

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