La drépanocytose souffre d’un handicap. Plus que la maladie elle-même, c’est l’idée que l’on s’en fait. Au cours d’une conférence scientifique sur le sujet, les parents sont venus, les enfants aussi…
Le gabonais éprouve de grandes difficultés à accepter certaines différences. La drépanocytose est de celles-ci. A la suite de la 13eme journée mondiale de la drépanocytose, le 22 juin dernier était organisée une conférence scientifique sur le sujet.
A l’origine de cet exposé scientifique, le professeur Alain Ondo. Depuis des années, ce professeur agrégé de pédiatrie des universités se bat pour informer, sensibiliser, soigner et vaincre cette maladie. « La société gabonaise de la drépanocytose s’est fixée comme objectifs stratégiques d’agir et d’œuvrer sur le territoire national pour réduire la morbimortalité, ainsi que les impacts de santé liés à la drépanocytose, maladie génétique la plus répandue sur la planète mais qui demeure malheureusement toujours inconnue à ce jour »
Cette journée était donc l’occasion, une fois encore de dire les choses, d’expliquer et de suggérer. La thérapeutique existe. S’il est suivi depuis le jeune âge, l’enfant s’épanouit et peut devenir un adulte autonome. Confirmation par les faits. Pour preuve le cas de José, scolarisé dans un établissement de Libreville, a obtenu son baccalauréat. Il est drépanocytaire et aujourd’hui haut cadre à la BGFI.
Il a fallu expliquer les raisons véritables de la pathologie, simplement une maladie du globule rouge. L’origine est héréditaire. Transmise par le père et la mère. Il faut donc connaitre son statut génétique à l’adolescence. Savoir si l’on est « AS » « SS » « AC » « SC » et avant le mariage connaitre le statut génétique du future couple.
Si ce n’est pas le cas, les couples ayant des enfants drépanocytaires devraient être tenus informer et bénéficier d’une prise en charge précoce. Le 22 juin dernier, le docteur Léandre Nguiabanda Lendibi exposait sur les manifestations osteoarticulaires de la drépanocytose (douleurs osseuse ou articulaire), le docteur Théophane Nzame Nze, lui parlait de l’atteinte rénale au cours de la drépanocytose ou nephro pathie drépanocytaire et le docteur Sougou Emery quant à lui s’exprimait sur l’intérêt de l’oxygènothérapie dans la prise en charge du syndrome aigu thoracique.
De son côté, le professeur Alain Ondo évoquait les nouveaux types de drépanocytoses (SC et SOArabia). Une simple journée ne suffit pas pour parler de cette pathologie mais elle aura été très édifiante. En chiffre, 25% des gabonais sont porteurs du trait de la maladie. 2000 le nombre de drépanocytaires. Sur les 6 à 8% de la population pédiatrique atteint, seulement 40% parviennent à l’âge adulte, c’est-à-dire 2/3 meurent avant l’âge de 5 ans.
Dans ce combat les armes existent. Tout le monde l’a compris et l’état aussi. La drépanocytose doit reculer.
Jean 1er