Argile blanche, beige ou rose, le kaolin tire son nom du premier gisement où il a été extrait dans l’agglomération de Kao-Ling en Chine. On le trouve un peu partout dans le monde où il est utilisé dans la fabrication de porcelaine, papier, céramique, etc. Cependant, certaines personnes en consomment de manière régulière ; une pratique très dangereuse pour leur santé.
En Afrique et en Amérique latine, la géophagie est une pratique encore répandue. Cette dernière consiste à « s’alimenter de substances minérales, par exemple l’argile. Elle est très répandue dans les communautés primitives ou défavorisées, dont le régime est très déséquilibré ». On peut observer ce phénomène avec le kaolin dans les sociétés africaines, principalement chez les femmes et ce, peu importe les classes sociales. Appelé Kew au Sénégal, Kalaba en Afrique central, Lokpo en Côte d’Ivoire ou encore Bôgôni au Mali, le kaolin est un morceau de roche largement consommé sur le continent. Il s’agit d’une addiction très présente chez les femmes africaines, notamment les femmes enceintes. Ces dernières raffolent du kaolin, de son odeur et de son goût qui selon elles, permettrait de stopper leurs nausées et remontées acides.
Bien que l’ingestion du kaolin ne permette pas de « planer », il peut être considéré comme une drogue par la dépendance qu’il crée auprès du consommateur. Son accessibilité tant en matière de coût qu’en matière d’approvisionnement a fini par banaliser cette pratique dangereuse.
Selon les psychologues, il s’agirait d’un trouble alimentaire appelé le Syndrome de Pica. C’est un « comportement alimentaire caractérisé par une envie excessive ou anormale de consommer une substance non nutritive qui peut être relativement inoffensive (glace…) ou potentiellement nuisible à la santé (argile, pierres, morceaux de métal…) » En ce qui concerne le kalaba, sa consommation régulière peut entraîner de graves problèmes de santé. Dans un premier temps, la production et la conservation de ses morceaux vendus aux consommateurs restent inconnues. Ces méthodes non contrôlées peuvent entraîner la prolifération de microbes et bactéries, causes d’intoxication et d’infection chez les consommateurs. Dans un second temps, l’inhalation prolongée de cet argile provoquerait des maladies pulmonaires dues à la présence de quartz dans la roche.
Selon les médecins, le kalaba causerait également des troubles quant à l’absorption du fer par l’organisme, entraînant par conséquent des anémies parfois sévères chez les consommateurs. Le cas est encore plus grave chez les femmes enceintes. Celles qui en consomment au cours de leur grossesse exposent leur bébé à de graves dangers. Sa consommation augmente considérablement le risque de fausse-couche. Quand l’enfant arrive au terme de la grossesse, ce dernier est souvent en sous-poids et présente des problèmes de croissance. Dans les cas les plus graves, certains enfants pourraient même grandir avec des problèmes d’ordres cardiaques, rénaux, nerveux ou même psychiques. Ils conseillent donc fortement aux femmes enceintes d’éviter de consommer du kalaba au cours de leur grossesse ou de réduire progressivement la consommation en favorisant la consommation de fer par d’autres aliments.
Cependant le kalaba possède certaines vertu à petite dose ou en usage externe. Il aiderait à soigner les maux d’estomac, les problèmes digestifs et les ballonnements (en absorbant les gaz et les toxines). Il possède également des propriétés cicatrisantes, antiseptiques et anti-inflammatoires. En usage externe, le kalaba est prisé dans le domaine de la cosmétique pour ses vertus reminéralisantes sur les cheveux et la peau, même les plus sensibles.
Le kalaba est donc un produit d’une grande qualité, mais dont l’usage doit être contrôlé et régulé. Malheureusement, les consommateurs en font encore souvent mauvais usage, souvent par manque de connaissance sur les effets de cette argile dans leur organisme.
La rédaction