Pour un groupe plus élargi, Christian Magnagna (Ministre des Mines), Madeleine Berre (Ministre de la Promotion des Investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie), Denise Mekam’ne (Ministre de l’Enseignement supérieur), Régis Immongault (Ministre de l’Economie) et Désiré Tapoyo (Ancien ministre) ont rejoint, Alain-Claude Billie-By-Nzé, Pacôme Moubelet, Blaise Louembé, Simon Ntoutoume Emane et Ali Akbar Onanga Y’Obégué, pour débattre devant les Hommes de médias les thématiques choisies, ce jeudi 3 août au Radisson Blue.
Régis Immongault, orateur principal, s’est exprimé sur la « bonne santé » de l’économie gabonaise. Selon lui, le Gabon est l’un des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cemac) dont l’économie a une très bonne résilience face à la crise. De par la diversification de son économie, dans les secteurs de l’agriculture, de la transformation du bois et des matières premières. Toute chose qui aurait contribué à la création de près de 5000 emplois entre 2009 et 2015. A titre d’exemple, la zone Economique de Nkok avec l’implantation de 41 usines déjà fonctionnelles et 21 autres en construction. Ainsi que la construction des hôpitaux, des routes et du nouveau port d’Owendo.
Madeleine Berre, quant à elle, a apporté son éclairage sur l’industrialisation du pays et l’attractivité des investisseurs étrangers. Pour elle, le Gabon a amélioré ses exportations ces dernières années et l’huile de palme produite par Olam en est une illustration de même que le programme agricole, l’hévéa et la 3eme transformation du bois. Et dans le cadre de l’attractivité, Madeleine Berre a estimé le Gabon en tête des pays de la Cemac. Et pour cause, ses dépenses fiscales sont les plus élevées, les facilitées administratives, l’accès à l’électricité industrielle qui s’améliore de jour en jour et son système financier sécurisé, stable ainsi que son système judiciaire , le port, le numérique tant de choses qui concourent selon elle, a démontré la bonne marche de l’attractivité du pays.
Sur un tout autre plan, Régis Immongault a parlé de la trésorerie de l’état de façon ambiguë, «Je ne dirais pas que les caisses de l’Etat sont vides, mais je ne dirais pas aussi qu’elles sont florissantes non plus», a-t-il dit, avant d’évoquer l’accord entre le Gabon et le FMI qui vise l’optimisation des recettes à l’amélioration de la qualité des services aux citoyens à travers un plan de relance économique. L’objectif principal de ce plan selon lui, est de ramener le déficit budgétaire à un niveau inférieur à 3% du produit intérieur brut (PIB) dans les trois ans et atteindre un taux de croissance de 2,5 à 3 % en 2018 et plus dans les prochaines années. Et de ramener l’encours de la dette à un niveau inférieur ou égal au plafond stratégique établi par le gouvernement. Mais également de renouer avec un solde positif de la balance des paiements, afin de reconstituer les réserves monétaires extérieures, et rétablir ainsi une bonne couverture de la monnaie.
Au terme de la rencontre, Pacôme Moubelet Boubeya s’est voulu un peu provocateur en réponse aux sorties du Secrétaire général du PDG, Faustin Boukoubi, et du ministre du Budget, Mathias Otounga, dénonçant un certain sectarisme de la part du collectif «Chacun choisit d’occuper son temps comme il veut. Nous avons choisi d’occuper le nôtre à défendre la politique du chef de l’Etat, Son Excellence Ali Bongo Ondimba, et défendre sa personne. D’autres choisissent de passer leur temps à critiquer ce que nous faisons. C’est bien pour eux. Allez-leur dire d’ailleurs que nous avons fait une 2e conférence de presse aujourd’hui ».
Il est certain qu’en restant à des enjeux techniques, pouvant être intéressants, le débat sur la bonne santé de l’économie gabonaise semble avoir été évacué. Or, c’est une chose que de partager son diagnostique sur la résilience de l’économie du pays face à la crise par sa diversification, de son attractivité à l’étranger et la stabilité de sa trésorerie ; c’en est une toute autre que d’adhérer à une philosophie pour laquelle les populations vivent au quotidien. Les réalités rurales, chemins et routes, littoral, enseignement et santé, chômage. S’il s’avère que ces personnalités politiques fassent leur sortie sur la revanche, l’envie des postes nominatifs , mesquineries en tous genres, il est des populations sourdes à ces sirènes de bas étage. des populations qui pensent et qui observent. Ne venez pas leur raconter des balivernes. Ces mois difficiles ont elles été, auront amené de sensibles avancées. Il est temps que les faux discours et les fausses apparences laissent place à l’essentiel. Le temps de la revanche et de l’intérêt personnel est passé, les aiguilles ont tourné et les populations en ont conscience. Et le chef de l’état, depuis si longtemps qu’il essuie la haine, qu’il encaisse les coups, trahi par les uns , insulté par les autres, de ces amis d’hier qui appartiennent au passé, comme ceux d’aujourd’hui, il réglera le compte…pour en revenir, une fois pour toutes, aux choses vraies, aux choses essentiel. Le bien être pour tous, pas seulement de quelques privilégiés.
Edouard Dure
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