L’année 2017 a porté plusieurs fois le projecteur sur Gaëlle Biteghé. Outre le fait qu’elle ait été distinguée à l’Ordre national du Mérite, la directrice générale d’Ecobank Gabon est également recensée au C100 qui regroupe les cent leaders économiques du Continent. Un avis forcément écouté quand il s’agit du financement des jeunes projets.
C’est un milieu discret que celui de la finance. Ni strass, ni paillettes, mais des comptes, des courbes, des perspectives, desquels dépendent la santé des banques et de leur clientèle. Gaëlle Biteghé est à cette image. Tailleur strict, sourire effacé, mais dans le regard, la conviction d’un vrai travail à accomplir et le refus de l’erreur. Pour rappel, sa trajectoire est écrite sur le même registre. A 39 ans, elle a fait ses débuts à la Citybank de Johannesburg où elle s’occupait des relations avec les institutions financières. De 2007 à 2009, elle rejoint la Standart Bank et travaille sur la structuration des dettes souveraines. Puis en 2010, la voilà dans les locaux de l’Ecobank (Gabon), comme directrice générale adjointe. Deux ans et demi plus tard, elle s’assoit dans le fauteuil de directrice. Elle est alors la première Gabonaise à occuper ce poste.
Chaque enfant africain mérite un avenir meilleur
A un moment où l’on interroge beaucoup sur les chances pour les jeunes d’obtenir des crédits, permettant de concrétiser leurs projets, son avis est forcément incontournable. « Avec la crise économique le capital est devenu rare et donc il doit être alloué de manière à ce qu’il soit rentabilisé in fine. C’est pour cela qu’on insiste que la qualité des dossiers, de telle sorte qu’on puisse allouer ce financement à ceux qui ont la meilleure chance de réussir. » On met souvent en doute la capacité bancaire à juger de la qualité d’un dossier et ses chances d’être mené à terme. Ce n’est pas son avis. «Chaque crédit vient avec ses spécificités et le comité de crédit tient compte de ces aspects. Dans le même sens, nous prenons en compte la taille de l’entreprise, du secteur d’activité, l’expérience de l’entreprise dans son domaine. » Et de conclure que les banques connaissent leur métier… même si quelques améliorations devront être apportées dans le futur.
Cette compétence n’est certainement pas étrangère à sa nomination à l’Ordre national du Mérite (avril 2017), tout autant que les actions sociales qu’elle impulse conjointement. Ecobank entend s’impliquer dans l’action sociale. C’était le cas en octobre au Centre d’accueil pour enfants en difficultés sociales d’Angonjé, tout comme à Oyem et Franceville. Comme dans les 35 pays où la banque est présente, des dons de matelas, de lits, de produits alimentaires, de jouets ont été effectués. «Chaque enfant africain mérite un avenir meilleur», avait-elle déclaré. Tous les patrons de banque n’ont pas les mêmes principes. Hélas.
R.C