Dans un entretien exclusif, Francis Jean Jacques Evouna, président du Conseil Gabonais du Patronat, partage sa vision du Gabon face aux défis politiques et économiques actuels. Il évoque le nationalisme sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, l’élaboration d’une nouvelle constitution, et l’importance de relancer les PME pour catalyser la croissance économique du pays. Un échange riche en réflexions sur l’avenir de la nation et le rôle des acteurs économiques dans ce processus.
Ginewsexpress : Monsieur le Président, bonjour ! Nous vous remercions d’avoir bien voulu répondre à nos questions, nous savons que vous êtes très actif et suivi sur tweeter devenu X, ce qui est une bonne chose et compte tenu de l’abondance de l’actualité politique, nous voulons commencer par des questions politiques. Dans l’histoire politique voire des grands courants de la pensée politique, Que pensez-vous des théories élitistes ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Bonjour Mesdames et Messieurs des médias ! je vous remercie pour l’intérêt et la sympathie que vous portez sur ma modeste personne chaque fois que l’actualité de notre pays le commande. Votre question très intéressante en même temps très politique m’impose d’être à la fois capable d’éclairer l’opinion de plus en plus aguerrie mais surtout suffisamment subtile pour donner de meilleures réponses aux lecteurs sans prétention de détenir la science infuse. Ceci dit, je commencerais par vous faire une petite genèse de la pensée politique. Effet, la réflexion politique n’apparaît pas, de façon spécifique, avant le monde grec. Même en Grèce, il a fallu attendre le 6e siècle avant Jésus-Christ pour que la pensée politique se manifeste en tant que telle, et ce n’est qu’avec la civilisation grecque classique que celle-ci prendra son essor. Dès lors, l’homme ne se contente plus d’organiser le pouvoir, voire d’en décrire les modalités d’exercice, il s’interroge sur son fondement, sur ses finalités, sur ses moyens d’action. Bien entendu, en s’appuyant sur l’exceptionnelle richesse de la philosophie grecque, les interrogations majeures qui constituent la réflexion politique sont posées. Pour répondre à la question posée sur les théories élitistes qui sont d’ailleurs assez diverses et partent toutes du même postulat à savoir que : l’égalitarisme est un leurre ; et pourtant les sociétés doivent être gouvernées par les plus capables. Seule la compétence peut légitimer l’exercice du pouvoir, ce d’autant plus que les sociétés sont plus complexes. Dans un entretien comme celui-ci nous n’aurons pas beaucoup de temps pour développer les théories élitistes. Je veux vous dire que l’élitisme est fondé sur la compétence technique et c’est l’économiste et sociologue italien Vilfredo Pareto qui est considéré comme le fondateur de l’élitisme.
Monsieur le Président ! Plusieurs analystes politiques pensent que le PCTRI le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA est un nationaliste. Pourriez-vous nous dire ce que vous en pensez à ce sujet ?
Disons de prime abord que dans le nationalisme est un concept récent par rapport aux autres idéologies politiques. Il est apparu à la fin du 18e siècle en France et c’est à la fin du 19e siècle en Europe qu’il s’est développé avant de devenir un phénomène mondial. D’apparence facile à cerner puisque directement bâti à partir de l’idée de nation. Nous devons comprendre que la nation est une âme, un principe spirituel, elle est fondée sur la possession en commun d’un riche legs de souvenir, mais elle affirme surtout la volonté de vivre ensemble. Il faut donc comprendre que l’idée de nationalisme est anti-autoritaire par opposition aux pouvoirs monarchiques et dérives totalitaires un des concepteurs est Jules MICHELET de 1798 à 1874 et son histoire de la Révolution française de 1853. Le nationalisme peut donc être défini comme lié à la liberté et à la démocratie ; il s’oppose à la xénophobie car l’amour de la patrie est la condition de l’amour de l’humanité, donc en réalité des autres nations. Le nationalisme est populaire, c’est un instrument de paix et de rapprochement. Il est unificateur et pousse à la formation des États-nations, qui est l’un des mouvements majeurs de l’Europe de la seconde moitié du 20e siècle. Et pour le coller au Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État, je voudrais l’affirmer ici avec force et conviction qu’il doit être considéré dans l’âme comme Nationaliste en disant que la nation occupe pour lui une place prépondérante, il incarne le sentiment national qui transcende les volontés particulières, l’individu doit se soumettre à la nation, et que toute politique doit être définie en fonction des intérêts de la nation.
Président ! En tant que citoyen Gabonais, leader d’opinion et homme de terrain une nouvelle constitution est en cours d’élaboration dans notre pays consacrant un régime Présidentiel. Quel regard portez-vous sur notre mère des lois, c’est-à-dire la loi fondamentale ? Sans être juriste, j’ai de vague notion du droit constitutionnel, j’apprends que c’est un régime politique fondé sur le principe de la séparation entre les trois branches de pouvoir : l’exécutif, le législatif et le judiciaire. Le Président ou encore le Chef de l’État, qu’il soit élu ou désigné d’une même de manière autoritaire, n’est pas responsable devant le corps législatif ; parce qu’il ne siège d’ailleurs pas. Il dirige l’exécutif et détient des pouvoirs importants et effectifs. Dans un régime présidentiel, le Président dispose de sa propre autorité qui lui est donnée par des élections directes ou indirectes vie évidemment dans les sociétés démocratiques. Le régime présidentiel, dans l’analyse juridique classique, est le régime de séparation rigide des pouvoirs dans lequel l’exécutif est confié à un président. Pourtant, s’il n’était pas inutile, ne serait-ce que pour comprendre le vocabulaire, de rappeler comment se situe et s’articule dans l’analyse juridique traditionnelle le régime présidentiel, il faut bien dire que la réalité politique qu’il offre aux États-Unis par exemple, qui en est le modèle le plus parfait, et peut-être le seul, est très différente du schéma qu’on propose aux Gabonais et qu’il convient de rappeler. Les institutions et la vie politique ne sont que partiellement dessinées par les règles constitutionnelles qui prétendent les régir. La pratique politique a fortement transformé et déformé le système de cloisonnement entre exécutif et législatif qui fonde juridiquement le régime et dont l’assouplissement, sinon l’effraction sont nécessaires pour la conduite des affaires nationales et internationales d’un État. Le système de partis, d’autre part, est un élément déterminant de la réalité politique. Aux États-Unis, la corrélation est étroite entre l’agencement vécu des pouvoirs et des forces politiques et le système de partis américain. A mon humble avis me souvenant de Rousseau je pense que nous devons être capable de sauvegarder dans cette nouvelle constitution la liberté dans la constitution de l’État, si chacun aliène ses droits à tous. Et peu importe que l’autonomie individuelle n’existe plus, puisque chacun participe au pouvoir. Comprenons que la souveraineté est entièrement et exclusivement dévolue au peuple en tant que corps et celui-ci est défini comme la somme des particuliers le composant. Les individus doivent obéir à la majorité qui a le droit de les forcer à être libre. Je pense qu’ensemble nous pouvons transcender nos égos. Nous devons nous dire que le pouvoir souverain est une unité que l’on peut partager sans le détruire mais surtout en constituant la communauté politique en un tout indivisible. Tel est mon point de vue.
Monsieur le Président ! Nous passons à l’économie et pensons d’abord à la Chambre de Commerce qui est un instrument important dans les leviers économiques donc dispose l’État mais qui reste toujours dormante depuis près de 14 années, quel serait pour vous la nouvelle Chambre de Commerce et d’industrie du Gabon ?
En tant que Président d’une structure patronale le CGP, je vois une Chambre de commerce et d’industrie du Gabon comme l’endroit idéal pour débattre des enjeux économiques, pour identifier les défis à relever et pour trouver des solutions, tous ensemble. C’est une des raisons qui me pousse à m’impliquer dans la nouvelle Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon à reconstruire. Être membre de la chambre de commerce est un atout pour tout entrepreneur. C’est un lieu pour partager ses connaissances et bénéficier des connaissances des autres, un lieu où il est possible de travailler à protéger les droits des TPE (entrepreneurs, commerçants, Artisans), des PME, des Entreprises Intermédiaires, des Grandes Entreprises, un lieu où nous avons accès à des formations adaptées et plusieurs avantages économiques, financiers et commerciaux. Etre membre de la chambre de commerce c’est également faire partie d’un grand réseau de l’intelligence économique dont le principal mandat est la défense des intérêts des entreprises et ce, dans tous les secteurs d’activités économiques. Un lieu pour mobiliser, Resauter et informer le monde économique. Pour moi, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon doit participer à l’effort du secteur privé pour améliorer le développement économique et outiller les entreprises dans leur développement, c’est rendre visible le réseau d’affaires pour faire évoluer notre milieu. Je nous invite à nous joindre à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon et à nous y impliquer afin d’y apporter nos idées, nos projets pour leur réalisation. Être unis et Ensemble ! Je nous encourage à renouveler notre adhésion et à promouvoir la Chambre de Commerce auprès d’autres hommes et femmes d’affaires pour qu’ils nous rejoignent aussi, afin de faire de notre CCIG un acteur principal pour la communauté d’affaires. Je crois que plus nous aurons de membres plus la qualité des services et la force de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon seront grandes. Je réitère mon invitation à joindre notre Chambre de Commerce et d’Industrie le plus tôt possible et contribuer à son essor par notre participation et notre contribution pour le bénéfice de notre communauté d’affaires.
Président, la promotion des politiques favorables à l’initiative privée mieux aux PME ne semble pas vraiment décoller ainsi que les plus hautes autorités l’ambitionnent. Votre structure patronale se trouve dans ce secteur, qu’elles sont vos rapports avec le ministre du Commerce, des PME-PMI, chargé des activités rémunératrices de revenus ? Quelles sont les attentes pressentes voire urgentes des PME ?
Les PME devraient constituer une des priorités majeures d’une nouvelle politique structurelle du Gouvernement en faveur de la croissance car elles sont reconnues comme les catalyseurs de la croissance économique, Cette reconnaissance va ainsi de pair avec l’élaboration progressive d’une politique structurelle destinée à façonner sur le long terme le tissu économique des PME afin de leur permettre d’aborder, dans les meilleures conditions possibles, le contexte économique marqué par les incertitudes de la mondialisation et les périls des délocalisations que se livrent les grandes entreprises. J’ai foi qu’un des objectifs à part entière des politiques publiques destinées à lutter contre le chômage de masse reposent sur les PME. Il faut savoir qu’une prise de conscience des pouvoirs publics doit constituer leur aggiornamento au regard des atouts que recèlent les petites et moyennes entreprises. Les PME ont longtemps été considérées comme un syndrome de l’obsolescence de l’appareil productif national. Il y a urgence à apurer la dette intérieure vis-à-vis d’elles, se sont-elles qui créent des richesses et des emplois dans tous les pays du monde. Il faut changer de modèle économique, il nous faut parvenir à la révision de l’ensemble de la législation dans le domaine et permettre une flexibilité dans l’accès aux marchés publics et de financements dans ce secteur malgré l’annonce de création d’une banque de l’entreprise. Il importe de palier à la dégradation de la situation financière des entreprises. Je vous dirais que nous n’avons aucune relation particulière avec le ministre très curieux d’ailleurs en tant que partenaire privilégié, peut-être travaille-t-il avec d’autres organisations patronales mais nous n’avons aucune information à ce sujet. Il faut que les plus hautes autorités organisent des assisses économiques pour mieux résoudre la problématique des PME-PMI et par ricochet ce segment économique. Les TPE et PME doivent être au cœur de la Transition. Acteurs majeurs de la croissance et de l’emploi, nos entreprises, riches de leur dimension humaine, doivent irriguer le tissu économique à travers l’ensemble du territoire national. Elles doivent être entendues.
Monsieur le Président la Chambre de Commerce est restée dormante depuis près de 14 années, quel serait pour vous la nouvelle Chambre de Commerce et d’industrie du Gabon ?
Je vois une Chambre de commerce et d’industrie du Gabon comme l’endroit idéal pour débattre des enjeux économiques, pour identifier les défis à relever et pour trouver des solutions, tous ensemble. C’est une des raisons qui me pousse à m’impliquer dans la nouvelle Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon à reconstruire. Être membre de la chambre de commerce est un atout pour tout entrepreneur. C’est un lieu pour partager ses connaissances et bénéficier des connaissances des autres, un lieu où il est possible de travailler à protéger les droits des TPE (entrepreneurs, commerçants, Artisans), des PME, des Entreprises Intermédiaires, des Grandes Entreprises, un lieu où nous avons accès à des formations adaptées et plusieurs avantages économiques, financiers et commerciaux. Etre membre de la chambre de commerce c’est également faire partie d’un grand réseau de l’intelligence économique dont le principal mandat est la défense des intérêts des entreprises et ce, dans tous les secteurs d’activités économiques. Un lieu pour mobiliser, Réseauter et informer le monde économique. Pour moi, la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon doit participer à l’effort du secteur privé pour améliorer le développement économique et outiller les entreprises dans leur développement, c’est rendre visible le réseau d’affaires pour faire évoluer notre milieu. Je nous invite à nous joindre à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon et à nous y impliquer afin d’y apporter nos idées, nos projets pour leur réalisation. Être unis et Ensemble ! Je nous encourage à renouveler notre adhésion et à promouvoir la Chambre de Commerce auprès d’autres hommes et femmes d’affaires pour qu’ils nous rejoignent aussi, afin de faire de notre CCIG un acteur principal pour la communauté d’affaires. Je crois que plus nous aurons de membres plus la qualité des services et la force de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Gabon seront grandes. Je réitère mon invitation à joindre notre Chambre de Commerce et d’Industrie le plus tôt possible et contribuer à son essor par notre participation et notre contribution pour le bénéfice de notre communauté d’affaires.
Monsieur le Président ! Votre mot de fin. Je voudrais terminer en souhaitant le consensus entre les autorités du Gabon regroupées au sein du CTRI conduite par le Général de Brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, Président de la Transition, Président de la République, Chef de l’État et toutes les composantes de la société gabonaise. Aussi, Il est d’une impérieuse nécessité que les activités sociales réglées par l’État soient clairement distinguées des intérêts privés, où priment les libertés individuelles. Pour cela, il est utile d’établir des institutions qui définissent ces champs de compétences et assurent la sauvegarde de la liberté : c’est le premier objet de la constitution. Celle-ci doit définir le pouvoir de l’État, mais aussi régler la dévolution et l’organisation du pouvoir afin d’éviter que sa croissance inconsidérée n’aboutisse à l’arbitraire et de remette en cause les droits des citoyens.
Je vous remercie