Économiste de renom et avéré, Francis jean jacques Evouna s’est plié au rituel des vœux à la nation en cette fin de mois de janvier, tout en invitant à la prise de conscience collective afin de sortir le Gabon de son état léthargique. Intégralité.
La Bible déclare << Tu aimeras ton prochain comme toi-même. >> Mais si vous vous mordez et vous dévorez les uns les autres, prenez garde que vous allez vous entre détruire. Vous en effet, mes frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement, que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair; mais par la charité mettez-vous au service les uns des autres.
Sur le plan politique: il faut répondre aux défis qui nous sont posés, ceux qui questionnent notre capacité même à faire société nécessite un travail d’une autre sorte.
Il s’agit de combattre à la racine ce qui divise, stigmatise, morcelle, émiette et oppose.
Il s’agit de pointer ce qui exclut et humilie. Outre cela, il s’agit de proposer de nouvelles pistes, d’avancer un nouveau chemin pour, en positif, lutter contre l’implosion de notre société. Ce qui revient à donner la parole à celles et ceux qui ne se cantonnent pas à la critiquez, mais souhaitent contribuer à construire la voie d’un projet de société du partage, du commun et du vivre ensemble. Ma conviction ne se situe pas sur le plan de la morale. Je reste absolument convaincu qu’une société dans laquelle le droit prime, et où la démocratie est érigée en principe en toutes circonstances est une société mieux armée pour répondre aux enjeux de son temps et aux périls qu’elle doit affronter.
Il y a donc urgence. La seule urgence à laquelle nous sommes donc tenus est celle de bâtir ensemble les bases progressistes d’un nouveau projet de société, d’un nouveau Gabon. Il faut pouvoir comprendre et articuler la liberté, l’égalité, la responsabilité, l’opposition entre une élite dite éclairé et les masses que l’on semble croire dans l’ignorance
Sur le plan Économique et social : Dans ma conception du Gabon mon Pays, il y a lieu de donner un sens aux actions et au travail des Gabonaises et des Gabonais, les remobiliser autour d’un projet commun, éclairer l’avenir. Ceci permettra, de façon quasi simultanée car il y a urgence, de travailler tous ensemble à la compétitivité du pays et de faire accepter les efforts que tout le monde doit faire, y compris et surtout la puissance publique qui représente 51,6 % du PIB soit un peu plus de 10 point par rapport aux autres pays de la sous région CEMAC.
Il nous faut comme premier objectif d’abord, créer des richesses, des efforts individuels et collectifs conjoints, et enfin le partage des richesses et/ou des emplois. Si l’on veut réconcilier l’économique et le social, si l’on veut changer le modèle social gabonais, il faut donner un sens à nos efforts de compétitivité en réglant prioritairement la dette intérieure de l’État vis à vis des entreprises opérant au Gabon car il n’y a pas de pays sans économie et il n’y a pas d’économie sans entreprises performantes et dynamiques notre pays fait trop de politique politicienne.
Il faut donner un sens à notre travail, et les faire partager par tous. La compétitivité est bien sûr fondamentale, mais ce concept est sec, purement économique, loin de l’humain et même anxiogène, car le commun des mortels assimile souvent compétitivité avec baisse de salaire ou perte d’emplois. Et, perçue dans son état brut, elle n’entraine pas les foules et ne décuple pas d’énergies. À l’inverse, la compétitivité pour atteindre un cap ou réaliser un rêve permet de donner un sens aux efforts, au travail et combat de tous. Désigner un objectif me semble beaucoup plus efficace et même indispensable dans un projet collectif qui demande des efforts de tous [entrepreneurs, fonctionnaires, salariés etc…….), afin de partager ce fameux projet économique et social pour le Gabon et pour les Gabonais, et de faire accepter cette nécessité de compétitivité par la croissance qui est la muse bienfaitrice de l’économie. D’où l’importance du cap, pour la motivation, et pour demander les efforts aux Gabonais : Temps de travail, âge de la retraite, refonte du dialogue social, fléxi-sécurité.
Il nous faut donc régler en urgence les problèmes du pays. En lui donnant à la fois un cap, la compétitivité, la confiance et la cohésion, pour recréer cette fameuse croissance qui permettra de régénérer de l’emploi pour nos compatriotes et la richesse pour le pays. Car comme pour une entreprise privée, la croissance est le mot magique, à la source de bien des solutions, l’alpha et l’oméga de l’économie, Le chômage est l’ennemi public numéro 1. Il a pour conséquence dramatique sur l’emploi, qui est sans doute le problème numéro L à régler au Gabon par l’au truchement du payement de la dette intérieure de l’État vis à vis des entreprises. Nous devons savoir qu’un chômage de masse n’est pas tenable durablement pour un pays, car il entraîne, sur le plan humain, des drames et des injustices de toutes natures, Il génère des pertes de repères chez les plus jeunes, qui sombrent parfois dans la délinquance, comme nous le constatons tous les jours. Il génère aussi le désespoir et parfois la déchéance chez les plus âgés. Sur le plan financier, le chômage est un fléau pour le pays, car plus il augmente, plus il coûte cher à l’État, ce qui accroît le déficit, et par conséquent oblige l’État à augmenter impôts, taxes et charges diverses sur les ménages et surtout sur les entreprises, ce qui renchérit le coût du travail, rend nos entreprises moins compétitives, qui in fine vont moins embaucher, voire débaucher, Un cercle vicieux peut s’amorcer très vite si nous n’y prenons garde. Si le Gabon notre pays était une entreprise privée, il serait en dépôt de bilan. Ou il aurait déjà disparu.
Il faut redéfinir nos politiques économiques. Il nous faut un nouveau modèle économique, un nouveau modèle social etc.
Tels sont mes vœux pour mon pays le Gabon pour l’année 2020. Que cette nouvelle saison nous soit propice à tous égards sans oublier nos partenaires.
Bonne et heureuse année 2O2O
FJJE