Intégralité du message des Vœux de Mr Francis Jean Jacques EVOUNA, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP)
« Au nom du CGP et au mien propre, nous vous souhaitons : santé, joie, succès, prospérité, bonheur afin d’atteindre vos objectifs que la saison qui s’en va 2022, ne vous a pas permis d’atteindre. Bonne et heureuse année 2023 ! » « Que cette nouvelle année voit s’accomplir vos rêves et réussir vos projets ! » « Que l’année 2023 vous apporte la réussite, le succès dans vos projets, dans vos entreprises et l’accomplissement de vos rêves ».
Je profite de cette occasion pour vous dire que :
« Notre économie irait mieux lorsque l’Etat mettra une priorité au paiement de la dette intérieure pour que les entreprises retrouvent du souffle, de la compétitivité et dynamisme, grâce à tout cela, il y aura à la création de nouvelles entreprises, mais aussi la croissance des entreprises existantes ». Le président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP) voudrait bien se réjouit des signaux d’une timide reprise économique et décrit les enjeux des réformes à mener pour construire une croissance riche en emplois.
Les signaux économiques sont en train de passer pour la plupart du rouge à l’orange. On voit ainsi des perspectives de croissance pour 2023 un peu réévaluées et un moral des chefs d’entreprise qui semble se redresser. C’est certainement l’actif le plus précieux et le plus fragile qui devrait motiver l’exécutif: la confiance des entrepreneurs PME reste fragile et ne semble pas pouvoir revenir de sitôt eu égard au paysage économique, et pourtant cette confiance sera bien utile pour affronter une année 2023 riche en défis. Quels sont les éléments d’évolution déterminants pour notre économie et nos entreprises est la question fondamentale ?
Construire une croissance riche en emplois, d’abord. On le voit depuis quelques mois, une timide reprise économique se fait jour mais elle ne se traduit pas aussi mécaniquement que par le passé en créations d’emplois. À cela une cause majeure mise en avant par les chefs d’entreprise : l’inadéquation des compétences disponibles sur le marché avec leurs besoins. Les chiffres sont édifiants: plus de 30.000 emplois seraient non pourvus chaque année faute de candidat. Et c’est un minimum …
Nous pouvons baisser le taux du chômage mais ceci passe par une volonté réelle des plus hautes autorités de prendre avec l’ensemble du patronat (FEG et les autres corporations de PME), ce qui doit nous pousser à mener une véritable réforme de notre marché du travail. Notamment en donnant la possibilité de négocier à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille.
Permettre aux salariés et aux dirigeants de trouver les solutions adaptées à leur situation de terrain, voilà une piste pertinente ! C’est pourquoi la réforme du marché du travail est fondamentale. Nous devons mettre en place une réforme ambitieuse si nous voulons recréer une véritable dynamique de création d’emplois. »
Pour redonner aux entreprises gabonaises la capacité à se développer, la priorité des mesures doit porter sur la fiscalité qui reste encore coercitive, punitive, voire dogmatique, le marché du travail, la simplification administrative et l’éducation, estime le président du CGP.
Comme président du CGP, je me déplace beaucoup à l’international. J’aime particulièrement aller à la rencontre des entrepreneurs de terrain, ces chefs d’entreprise de TPE, PME et ETI qui sont la richesse et la force productive de notre pays. À toutes et à tous, je pose à chaque fois la même question : « Pourquoi n’embauchez-vous pas davantage ?»
À chaque fois, j’ai les mêmes réponses. Beaucoup me disent : « Je ne peux pas embaucher car je n’ai pas les marges, mon niveau d’endettement est largement dépassé, ça coûte trop cher en charges. » Certains ajoutent : « Je ne peux pas embaucher car j’ai peur de ce qui va se passer si le marché se retourne », « Notre droit du travail est trop rigide également », « Notre législation est trop complexe », « Je passerais un seuil et c’est trop compliqué » ou « J’ai eu des salariés que j’ai licenciés et j’ai fini par suspendre ou mis en veilleuse la société.
La dette intérieure est un goulot d’étranglement pour la relance économique. Ce n’est par le FMI, La Banque Mondiale et les autres partenaires du Gabon qui démentiraient malgré le semblant de reprise. Ces partenaires doivent s’impliquer fortement pour une véritable relance économique en cette année charnière pour notre pays le Gabon.
Bonne et heureuse année 2023