Au cours de l’émission » Gabon politique » de Radio Gabon, Pierre Claver Maganga Moussavou confesse avoir envoyé » très tôt » son épouse Albertine Maganga Moussavou discuter avec le Parti Démocratique Gabonais ( PDG ) du poste de 2e questeur au Sénat. Réalise-t-il seulement, qu’en choisissant Radio Gabon, pour faire de telles confidences, il répond lui-même à la question : à quel bord politique appartient aujourd’hui le Parti Social Démocrate ( PSD )? Non, sans doute pas. Le président du PSD n’a pas l’air de saisir que son exercice de langage porte la contradiction que lui reproche de nombreux gabonais.
Répéter comme il se plaît à le dire lui-même, qu’il n’y a pas plus opposant que Maganga Moussavou, est un oxymore de la communication politique. Et un ratage par rapport à l’objectif recherché, corriger l’image déformée par les nombreux retournements de veste du président du PSD.
La contradiction est là, à double titre.
Le président du PSD dénonce » l’appétit boulimique » de Guy Nzouba Ndama, le président du parti » Les Démocrates « , lors de la récente élection des membres du Bureau du Sénat, mais se réjouit du bout des lèvres d’avoir pu obtenir la bénédiction du PDG, pour le poste de 2e questeur au Sénat. Ces révélations montrent qu’il a accepté sans réticence la règle du jeu imposé par le Parti au Pouvoir. Il est patent que ni lui, ni ses conseillers, n’ont pris la mesure de ce qui serait compris de l’entretien, à savoir que le PSD est un parti » caméléon » de la scène politique gabonaise.
En effet, quand la vice présidente du PSD, Albertine Maganga Moussavou, se réclame de la majorité à l’Assemblée nationale, le Pater familias du clan, Pierre Claver Maganga Moussavou, unique représentant du PSD au Sénat se positionne comme candidat de l’opposition au poste de 2e questeur.
Cette sortie dans l’émission politique de Radio Gabon montre à quel point celui qui a son ancrage à Moutassou, dans le Sud du pays, refuse de comprendre que négocier un poste de responsabilité avec le PDG ne peut être lu par l’opinion, et les commentateurs, comme un acte d’ouverture pour apporter sa pierre à l’édifice du développement du Gabon, mais tout simplement comme un acte de trahison. De même que vouloir faire » l’opposant irréprochable » au cours d’une émission politique quand on est encore perçu comme un » infidèle à ses convictions politiques « , ou quelqu’un qui change de maillot au cours du match pour aller rejoindre le camp adverse, expose à une contradiction contre-productive.
Pierre Claver Maganga Moussavou, et son entourage n’ont toujours pas compris que dans le Gabon actuel, les actes priment sur le discours. Il a raison de répéter à qui veut l’entendre que » c’est un homme fier et orgueilleux « . Mais c’est à lui de s’adapter plutôt que de se lamenter d’être mal aimé, autrement dit d’offrir une image d’homme politique qui donne envie d’être écouté, ou lu, et d’être suivi.