Une fois de plus, ce sont les gabonais économiquement faibles (GEF) qui en paieront le lourd tribut. Les médecins, à travers le Syndicat des médecins fonctionnaires du Gabon (SYMEFOGA) et le Syndicat national des agents de santé (SYNAS) ont unanimement décidé de refuser de recevoir dans les structures hospitalières publics du pays tous les patients se présentant avec une assurance à la Caisse nationale d’assurance-maladie et de garantie sociale (CNAMGS). En toile de fond, le mutisme du gouvernement face à leurs différentes revendications.
L’accumulation de la dette de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) n’est pas du tout du goût des responsables des principaux syndicats du secteur santé. Selon le SYMEFOGA et le SYNAS, cette accumulation de dette serait à l’origine du délabrement des hôpitaux du pays, avec notamment pour conséquences la pénurie de coton, d’alcool, de seringue, de gants, de décathlon … dans les services d’urgence. Les équipements qui tombent en panne ne sont plus réparés. L’arrêt du paiement des primes des personnels. À cela, s’ajoute, indiquent les membres des organismes syndicaux, le mauvais management des hôpitaux publics et le manque de subvention de l’Etat.
« La CNAMGS ne verserait pas la part due aux hôpitaux qui connaissent actuellement des graves difficultés de fonctionnement », a fait savoir par courrier le Dr Mengue M’Asseko épouse Olimbo Daouda, au ministre de tutelle, le Dr Guy Patrick Obiang Ndong. Contre toute attente, ce courrier est resté sans suite depuis maintenant un mois. Constatant le silence du ministre, les deux syndicats ont adressé un courrier au Premier ministre qui est aussi resté sans réponse.
Aussi, suite au manque de réaction du gouvernement à leurs alertes pour sauver les hôpitaux du pays, le SYMEFOGA et SYNAS ont décidé de ne plus recevoir à compter de jeudi 5 mai 2022 jusqu’à nouvel ordre les patients assurés par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS). Toutefois, les malades ne sont pas interdits de se rendre dans les hôpitaux du secteur public. En revanche, ils ne seront plus pris en charge en qualité d’assurés de la CNAMGS, s’ils sont assurés par ce service public qui est en fait l’assurance maladie obligatoire au Gabon, a tenu a préciser le Dr Christiane Mengue M’Asseko épouse Olimbo Daouda.