À la suite de la victoire écrasante de C’BON LE BATISSEUR JOSUÉ, Francis Jean Jacques Evouna, Président du Conseil Gabonais du Patronat (CGP), livre une vision ambitieuse pour les TPE-PME. Entre prières, plaidoyer économique et volonté de rupture, il appelle le nouveau chef de l’État à une gouvernance inclusive, équitable et résolument tournée vers la croissance. Un entretien fort en convictions et en symboles.
Ginewsexpress : Monsieur le Président ! En homme de terrain dans le monde de l’économie, qu’attendez-vous du nouveau Président élu du Gabon ?
Francis Jean Jacques EVOUNA : Merci de penser au Président du CGP que je suis, après cette victoire écrasante, historique et inédite pour près de 95% du jamais imaginé dans notre pays. Maintenant notre responsabilité est désormais de prier pour lui, sa santé, sa sécurité et sa paix doublée de sagesse et d’intelligence, de prier pour nous-même et pour notre pays le Gabon. A cet effet, douze sujets de prière m’inspirent et je nous invite humblement à les faire comme pour symboliser les douze apôtres, ces prières qui devraient nous y aider. Prions pour la conversion de notre nouveau Président et celle de sa famille ; Prions pour que la sagesse et l’intelligence lui soient données ; Prions pour qu’il adopte une haute idée de la moralité, et qu’il en fasse la promotion ; Prions pour qu’il recherche la paix, la prospérité, et le bien-être de notre pays ; Prions pour qu’il fasse tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir le bien de ceux qui sont dans le besoin et la nécessité ; Prions qu’il soit juste et équitable dans sa manière de gouverner ; Prions pour qu’il recherche le bien être de ceux dont il a la charge, c’est à dire nous ; Prions pour sa santé, sa sécurité et sa paix ; Prions pour que notre Président aborde sa fonction en toute humilité, en toute honneur et dignité, et se conduise humblement durant son mandat ; Prions pour que la volonté des mannes de nos ancêtres et surtout celle de Dieu se fasse à travers lui ; Prions pour qu’il nous permette de vivre notre foi en paix ; Prions pour que notre pays devienne une lumière pour les autres nations, en étant lui-même transformé. Etant une des principales organisations patronales et porte-parole des entreprises du segment TPE PME. Le CGP joue un rôle important comme acteur économique et il est doit être perçu comme un influenceur politique. Le CGP est représenté par moi, qui en est le Président-Fondateur. Ce que j’attends du nouveau Président, C’est qu’il reconnaisse qu’il y a d’autres organisations patronales surtout du segment TPE-PME en dehors de la FEG et que ses futurs collaborateurs tiennent compte de ce paramètre. Le nouveau Président lui-même a dit clairement sans langue de bois qu’il ne voudrait laisser personne au bord de la route. Je pense que c’est pour des raisons d’équité et de justice sociale. Je puis vous dire que nous allons pouvoir y veiller les autres structures patronales du segment TPE-PME. Répondant précisément à votre question, les PME attendent du nouveau Président de la République qu’il libère toutes les énergies du pays, le sursaut patriotique qui permettra de changer notre modèle économique, notre modèle de croissance actuel pour le rendre plus inclusif et résolument progressiste afin de s’attaquant aux inégalités sociales à la racine en réactivant la mécanique de la mobilité sociale, qu’il instruise le futur gouvernement de régler la dette intérieure envers les entreprises surtout TPE et PME. C’est là, une solution pérenne pour faire redémarrer notre économie, réduire les déficits publics et engager les réformes en profondeur. Il doit ainsi prendre conscience de la nécessité d’amplifier la création d’entreprises pour mieux lutter contre le chômage, ainsi que celle de favoriser l’investissement et l’innovation.
Monsieur le Président ! Comment comptez-vous suivre auprès du nouveau Président élu la prise en compte du segment TPE-PME, lorsqu’on sait que certains collaborateurs du Président usent de zèle, de mauvaise foi et de mauvais cœur en privilégiant toujours la FEG ?
Nous ne contestons rien à la FEG, elle est la tête d’un train et les autres patronats TPE-PME les wagons de ce train. En sachant que la Chambre de Commerce est la tête de proue du secteur privé même si elle ne fonctionne pas de façon optimale depuis plus de 15 ans aujourd’hui sans renouvellement ni même une administration provisoire. Nous n’allons plus laisser la FEG parler en nos lieux et places. Nous n’avons pas en réalité les mêmes problèmes, nous allons négocier et signer avec la FEG un Pacte PME en présence des plus hautes autorités. Concernant la prise en compte des autres structures patronales du segment TPE-PME par le Président lui-même, je pense qu’il y a plusieurs moyens de dénoncer avec véhémence ce genre de collaborateurs du Président et pouvoir atteindre celui-ci pour qu’il en soit informé et qu’il prenne des sanctions contre ce type de collaborateurs véreux et qui voudraient saboter l’action du Président de la République pour ce qui est du secteur privé et ses représentations. Le Président doit être à l’écoute tous les Gabonais pour bien gouverner. D’ailleurs, il est utile qu’il nous explique précisément par quelles réformes il va emmener le Gabon vers la croissance et le plein emploi. J’en vois trois, et elles sont d’ordre culturel : 1 Restaurer la confiance, 2 Encourager la prise de risque, 3 Célébrer la réussite. Il faut tout d’abord faire confiance. Y croire et agir collectivement pour le plein emploi et pour bâtir un Gabon qui gagne, c’est faire confiance dans ceux qui créent la richesse, dans toutes les forces économiques et au-delà, dans tous les Gabonais ! C’est de passer d’un « Gabon des impossibles » à un « Gabon de tous les possibles ». Comme je le dis souvent, il faut aller d’une culture de contraintes, contrôles, sanction, qui alimente la méfiance à une culture de conseil, d’entraide et de motivation, qui alimente la confiance. Et cela dans tous les domaines. Sans confiance, alors pas de croissance, pas d’investissement et pas d’embauche. Je suis persuadé que la confiance c’est 50 % du business, et c’est 50% de la croissance d’un pays. La deuxième condition de succès c’est d’encourager la prise de risque. De favoriser le risque plutôt que la rente. Notre réglementation fiscale, sociale, environnementale doit accompagner cette prise de risque. Elle doit mieux valoriser ceux qui travaillent par rapport à ceux qui ne travaillent pas, et ceux qui osent par rapport à ceux qui n’osent pas. Y croire. Et agir. Le nouveau Président devra définir Y croire comme « avoir foi dans un projet, une vision, une conviction avec l’optimisme, qui nous caractérise tous, chef d’entreprises, et qui devrait tous nous rassembler, nous français. ». Il fait des analogies à plusieurs domaines et utilise les métaphores pour renforcer son message : « En montagne c’est atteindre la cime ». « En mer c’est rallier le port ». « En sport c’est franchir la ligne d’arrivée. Quant à Agir, c’est pour lui ”décider, prendre des risques, oser, produire des résultats. Entreprendre ». En filigrane, c´est la métaphore du capitaine d´industrie (Fanon, 1968 : 96) qui se dégage, celui qui dirige le pays et conduit les autres à bonne destination. À travers ces deux thèmes, fait passer son idéologie et son système de valeurs qui sont égaux aux valeurs du monde des entreprises. Quand il s’agit du thème de la croyance, il rejoint à la fois les chefs d’entreprise et le peuple Gabonais en disant que ses définitions de la croyance « nous caractérisent tous, chef d’entreprises, et devraient tous nous rassembler, nous Gabonais ». L’autre thème Agir met en valeur les caractéristiques d’une entreprise et celles d’un chef d’entreprise et se mue en « Entreprendre ».
Monsieur le Président ! Est-ce que vous pensez que les propositions du CGP voire celles des autres patronats de TPE-PME aux plus hautes autorités du pays rencontrent leur adhésion ?
Depuis sa création, le CGP a toujours œuvré avec plusieurs propositions pour simplifier la vie des entreprises. Nous sommes à l’ère de bâtir un nouveau Gabon avec le nouveau Président. Une actualisation de nos propositions, dans le cadre de la relance des travaux sur la simplification par les pouvoirs publics est nécessaire. La répétition est le meilleur moyen de faire comprendre une chose, elle est le meilleur maître. Le CGP souhaite une meilleure adaptation de la réglementation aux contraintes des entreprises afin que les chefs d’entreprises puissent libérer du temps et se concentrer sur le développement de leur activité. Les nouvelles mesures proposées visent notamment à favoriser l’internationalisation des entreprises et s’intéressent au transport et à la réglementation liée aux mécanismes. Il est important d’améliorer la prise en compte des besoins des entreprises et des TPE-PME lors des travaux législatifs et réglementaires, d’assurer une mise en œuvre concrète de la législation communautaire dans le droit national, de franchir un niveau supplémentaire dans la dématérialisation des procédures, Il convient de poursuivre sur la voie de la simplification dans le domaine fiscal, d’améliorer la participation des TPE et PME aux marchés publics grâce à des procédures simplifiées.
Monsieur le Président votre mot de fin !
Pour terminer notre entretien, je veux vous dire que j’ai la volonté de placer les TPE et PME au cœur du septennat du Président de la République. Acteurs majeurs de la création de la croissance et de l’emploi, nos entreprises, riches de leur dimension humaine, doivent irriguer le tissu économique à travers l’ensemble du territoire national. Elles doivent être entendues, soutenues et respectées. Il est impérieux de favoriser l’internationalisation des entreprises en simplifiant les procédures de droit des sociétés, les transports et réglementation liées aux véhicules. J’invite le futur gouvernement à initier la simplification administrative en matière sociale.
Je vous remercie
