AGGREKO et la SEEG : Un Conflit de Dette à l’odeur d’un chantage ?

La SEEG (Société d’Energie et d’Eau du Gabon) fait face à une situation tendue avec AGGREKO, une entreprise spécialisée dans la production temporaire d’énergie. Le conflit porte sur une dette de 22,9 millions d’euros (environ 15 milliards de FCFA) que la SEEG doit régler à AGGREKO. Cette situation a suscité des préoccupations parmi les parties prenantes, notamment en raison des menaces d’interruption de service par AGGREKO si la dette n’est pas réglée.

AGGREKO, une société britannique fondée en 1962, est active dans le domaine de la production d’énergie temporaire et de la climatisation. Présente au Gabon depuis environ 20 ans, elle fournit près de 30% de l’électricité dans le Grand Libreville. Son intervention est particulièrement notable en raison de la dépendance prolongée du Gabon à des solutions énergétiques temporaires pour pallier les insuffisances du réseau national.

Dans une récente correspondance, adressé à Joël Lehman Sandoungout, directeur général de la SEEG, Matt Parker, directeur général Afrique, Moyen-Orient et Asie d’AGGREKO, ainsi que Franck Reinle, directeur commercial, ont insisté sur l’urgence du paiement de la dette et mis en garde contre une éventuelle suspension des services fournis par AGGREKO.

Cependant cette correspondance soulève plusieurs interrogations :

Pourquoi le Gabon dépend-il depuis deux décennies d’une société étrangère pour une part de son approvisionnement énergétique ? Quel est le coût annuel de la prestation d’AGGREKO pour la SEEG et comment ce coût s’intègre-t-il dans la gestion financière de l’entreprise gabonaise ?

Est-il acceptable qu’AGGREKO exerce une pression aussi forte sur la SEEG en menaçant de suspendre ses services ?

Cette situation met en lumière la nécessité d’une stratégie plus robuste pour éviter de telles manipulations et que les termes du contrat entre les deux parties soient réévalués pour assurer une meilleure transparence et efficacité.

Avec l’arrivée du CTRI ( Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions ), il est impératif que la SEEG renforce sa gestion et ses opérations pour éviter les complications liées à des partenariats problématiques. Les autorités gabonaises et la SEEG doivent envisager des solutions pour réduire la dépendance vis-à-vis des fournisseurs étrangers et améliorer la stabilité et la transparence du secteur énergétique.

Les populations attendent de la part de la SEEG et du gouvernement une gestion efficace et une stratégie claire pour se libérer de telles contraintes, afin de garantir une fourniture d’électricité stable et sans interruption.

La situation actuelle entre AGGREKO et la SEEG illustre les défis persistants dans le secteur de l’énergie au Gabon. La résolution de ce conflit pourrait servir de catalyseur pour une réforme plus large et une meilleure gestion des ressources énergétiques du pays.

Ethan De Sillon

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