« Les principaux acteurs de cette succession, habilement conseillés, ont tout à fait compris l’intérêt qu’ils ont à prolonger indéfiniment les opérations de succession », estime, selon une source proche du dossier, Me William Bourdon, avocat de l’ONG anticorruption, dans une note transmise début juin aux juges d’instruction en charge de l’enquête dite des « biens mal acquis ».
Tant que la succession n’a pas abouti, « il est évidemment difficile d’envisager des poursuites » en France, ajoute l’avocat demandant aux magistrats de s’enquérir auprès des notaires mandatés pour la succession afin de connaître l’état d’avancement des opérations.
D’après l’enquête, cette dernière serait propriétaire de trois appartements à Paris, de plusieurs véhicules de luxe acquis en France et aurait acheté pour près d’1,38 million d’euros de montres et bijoux entre 2006 et 2007. Les investigations ont aussi mis en lumière de possibles liens entre Ali Bongo et une société suisse Achimmob, notamment propriétaire d’un hôtel particulier situé avenue Hoch à Paris.
Aucun membre du clan Bongo n’est à ce jour mis en examen. Les juges ont saisi en 2016 une société civile immobilière, la SCI Émeraude, propriétaire d’une villa à Nice et d’un hôtel particulier à Paris, rue Dosnes (XVIe arrondissement). Omar Bongo, son épouse Edith, également décédée, et Pascaline Bongo, en ont détenu des parts et la gérante française de cette société a été mise en examen. Deux autres immeubles ont été saisis dans le VIIIe et XVIIe arrondissements de Paris. D’après un document de 2009 de Transparency International France, la famille Bongo et ses proches possédaient à l’époque « 33 propriétés, la plupart dans les quartiers les plus chics de Paris, les autres sur la Côte d’Azur« . Les actifs identifiés se monteraient à plusieurs centaines de millions d’euros, mais les contours de l’héritage d’Omar Bongo sont encore mal cernés.
La rédaction