Libre propos – La Journée Internationale des Langues Maternelles a été célébrée le 21 Février 2021. A l’occasion d’une série d’activités organisée par l’ONG OMANDA et ses partenaires, la journaliste gabonaise Edna-Chelsea Babongui a donné son avis sur l’importance des langues maternelles pour les femmes entrepreneures.
La Langue Maternelle est le moyen de communication par excellence de tout un peuple, c’est une forme d’indépendance. Elle sert donc de connexion avec l’autre tout comme l’entrepreneuriat ne peut exister sans rapport à l’autre car entreprendre c’est d’abord proposer un service en partant du constat d ‘un manquement observé dans une communauté, puis atteindre son Indépendance financière.
C’est dans ce sens que l’entrepreneuriat féminin est aujourd’hui un atout majeur pour l’indépendance financière des femmes et pour leur pleine participation à la prospérité donc au développement d’un pays.
Femme, être au premier plan de la promotion de ta Langue Maternelle, c’est revendiquer ton existence, c’est aussi affirmer ton leadership dans la transformation positive du Gabon car chaque région du pays regorge de richesses.
Les femmes de Cocobeach useraient par exemple de leur Langue Maternelle pour mieux développer le commerce du poisson salé. Dans ce cas précis , le Fang et / ou le Benga deviendraient leurs langues d’affaires et un véritable outil d’échange.
Pourquoi Moubouengou, jeune gabonaise de coutume punu, originaire de la Ngounié qui, maîtrisant parfaitement sa Langue Maternelle , diplômée en nouvelles technologies agricoles ne réussirait elle pas à mieux former les femmes ngounis dans l’agribusiness. Elle aurait donc appris plusieurs Langues Maternelles parlées dans cette localité notamment Nzebi, Tsogho, Voungou, Adouma, Guisir…etc afin de mieux développer le commerce des Tubercules, Tsari, Doufira.
Et ensuite, se rendre dans l’Ogooué-Maritime ou le Moyen-Ogooué où il existe une forte diversité ethnique que l’on peut retrouver dans la Ngounié.
Moubouengou aurait aussi bien pu être styliste et former les femmes à la couture en les emmenant à utiliser les matières premières locales tel que le raphia pour rendre leurs pièces authentiques et africaines car dans toutes les provinces le raphia est utilisé pour les danses traditionnelles…etc
Le problème réside dans le fait qu’on ne réalise pas encore que la véritable croissance du Gabon passe inéluctablement par l’épanouissement social, économique et culturel de chacune de ses localités.
Les Langues Maternelles doivent être vulgarisées dans l’enseignement à l’école, dans les chaînes de télévision et radio nationale , les grandes enseignes, les aéroports, les lieux touristiques…etc.
La Langue Maternelle ne peut se dissocier de l’entrepreneuriat féminin pour mieux contribuer à l’essor de notre société.
Nous tenons à remercier les ONG OMANDA et Osons léguer notre héritage qui travaille sans relâche dans la valorisation de la culture gabonaise
Diboty ( Ipunu), Akeva ( Benga), Akiba ( Fang) : Merci
Edna-Chelsea Babongui, journaliste, spécialiste en management des questions de genre.
Présidente de Leyilab ( laboratoire d’idées en projets sociaux et culturels).