Au Mali, l’attaque djihadiste contre un lieu de villégiature touristique, fréquenté par des Occidentaux, ce dimanche près de Bamako, a fait au moins quatre morts, dont une Franco-gabonaise. 36 otages retenus par les assaillants ont été libérés par les forces spéciales maliennes, selon le ministre malien de la Sécurité.
Des hommes armés dont le nombre n’a pas été précisé, ont attaqué dimanche au Mali un hôtel proche de Bamako, faisant quatre morts.Trois des quatre victimes ont été identifiées. Il s’agit d’une ressortissante franco-gabonaise tuée par balle, May Vladia engagée dans une ONG humanitaire « solidarité internationale » et qui laisse derrière elle un petit garçon de 8 ans, un franco-américano-gaboansais, d’un militaire malien et d’un soldat portugais membre de la mission de l’Union européenne. Des recherches étaient parallèlement en cours lundi pour retrouver un ressortissant français porté disparu après l’attaque.
<< Cette terrible tragédie ne devrait honorer personne, car ces attaques terroristes ne sont pas seulement dirigées contre le peuple malien, mais contre toute l’humanité qui défend la liberté et les valeurs universelles>>. a exprimé le ministre des affaires étrangères gabonais.
La cible de l’attaque, qui était « Le Campement » à Dougourakoro, à l’est de la capitale malienne, est appréciée par les expatriés qui y passent notamment les week-ends.
Un témoin proche de l’hôtel a dit avoir vu des Occidentaux s’enfuir de l’hôtel « pendant que des policiers en civil échangeaient des tirs avec des assaillants qui semble-t-il étaient à l’intérieur ». « Il y avait quatre véhicules de la police nationale ainsi que des militaires français dans des blindés », a-t-il ajouté.
L’attaque dans la capitale malienne, Bamako, a été menée par « des djihadistes » contre lesquels ont été engagées les forces spéciales maliennes, les militaires de l’opération française Barkhane et ceux de l’ONU, a expliqué un responsable du ministère malien de la Sécurité.
La dernière attaque djihadiste visant des Occidentaux dans la capitale malienne remonte à celle de mars 2016, contre l’hôtel Nord-Sud de Bamako, abritant la mission de l’Union européenne qui entraîne l’armée malienne (EUTMMali). Un assaillant avait été tué.
Le 20 novembre 2015, un attentat contre l’hotel Radisson Blu avait fait 20 morts, outre ses deux auteurs.Il avait été revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), en coordination avec le groupe djihadiste de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, Al-Mourabitoune, qui avait scellé à cette occasion son ralliement à Aqmi.
L’état d’urgence est en vigueur au Mali quasiment sans interruption depuis.En mars 2015, une attaque contre le restaurant-bar La Terrasse avait fait cinq morts, dont deux Occidentaux.Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida. Les djihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes et étrangères, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, dont l’application accumule les retards.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues dans le centre et dans le sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.
Edouard Dure