Pour 320 millions d’Africains, l’eau potable reste difficilement. Et demain ?
Dans leur dernier rapport sur l’environnement durable, le PNUD, la Banque africaine de développement, la Commission à l’Union africaine le font clairement apparaître. La fourniture des populations en eau potable reste un problème crucial. Ce document indique que 23,7 % seulement des habitants (hors Afrique du Nord) avaient accès à des sources d’eau de boisson gérées en toute sécurité. Soit à peine le tiers de la moyenne mondiale de 71 %. Ce qui signifie que 320 millions de personnes en sont privées et de ce fait exposées à des conséquences sanitaires graves. La mauvaise qualité de l’eau serait à elle seule responsable de 70 à 80 % des maladies sur le continent.
Autre conséquence, en zone rurale, les femmes et les filles consacrent encore en moyenne deux à quatre heures par jour à la corvée d’eau. Dans les zones rurales, , les points d’approvisionnement étant parfois très éloignées des villages. Plus de 20 % des ménages ruraux sont ainsi à plus d’une heure d’une source d’eau potable. D’où le recours à d’autres sources d’approvisionnement.
Si les campagnes sont durement impactées, il va de même des villes. Les réseaux d’approvisionnement sont souvent vétustes.Selon la Banque africaine de développement, l’Afrique devrait consacrer l’équivalent de 11,5 milliards d’euros par an pour créer ou renforcer ses infrastructures de distribution et d’assainissement. Une équation insoluble d’autant que la population urbaine grimpe en flèche. Elle est aujourd’hui de 480 millions de personnes et sera multipliée par trois dans les trente prochaines années.
Le financement devrait être une priorité absolue. Les allocations budgétaires et la coopération internationale ne peuvent plus le traiter de façon annexe. Pour l’Association africaine de l’eau (AEE), les gouvernements et les bailleurs de fonds peuvent impulser le financement et s’appuyer ensuite sur des partenariats public-privés. Mais de façon adaptée aux différentes réalités. Les grands projets « clés en main » ne sont donc plus d’actualité.« Chaque nouveau projet doit partir des réalités et spécificités locales, en excluant tout schéma ou systèmes préconçus » rappelait Patrick Couzinet, CEO de Veolia Water Technologies Afrique.
Mais on va plus loin encore. Dans son édition 2018, le rapport mondial des nations unies sur le développement de l’eau évoque des solutions qui miseraient sur les schémas naturels. La rétention d’eau par exemple, qui permet de capter une partie des pluies. Ou encore des zones humides naturelles qui ont pour fonction de filtrer et d’assainir. En des infrastructures « grises », imaginées par l’homme, et des infrastructures « vertes », copiées sur les biotopes naturels.
La rédaction