» Il est des questions sensibles qu’il n’est pas raisonnable de traiter avec passion, ni avec légèreté  et encore moins de façon partisane puisque seule la solution qu’on leur apporte a du sens.

Les gouvernements qui se suivent depuis la crise pétrolière de 2014 sont préoccupés par l’objectif de restauration des équilibres budgétaires perdus. Parmi les grandes dépenses qu’ils leur faut réduire il y a la masse salariale de L’État. On  a choisi depuis deux ans maintenant de geler les embauches dans la Fonction Publique.

Ce choix est terrible de conséquences dans une économie dont le premier employeur est précisément l’État. Il n’a d’ailleurs pas empêché plusieurs écoles de l’Administration de continuer à organiser des concours et d’assurer des formations sachant que leurs diplômés ne peuvent être recrutés et vont directement au chômage. Bon on n’est pas à une contradiction prêt.

Le gel des embauches est une mauvaise solution à un problème sérieux. Pour ne prendre que l’exemple de la médecine peut-on se permettre d’arrêter de recruter des médecins, des infirmiers, des techniciens de l’imagerie ou des laboratoires d’analyse alors que la santé est si mal en point dans le pays. Cette mesure est, au contraire, de nature à aggraver les problèmes dans le temps. Appliqué en l’état, le gel des embauches conduira à terme à d’immenses trous dans les métiers publics et ces déficits couteront encore plus chers à la collectivité.

L’objectif logique de réduction de la masse salariale doit  être principalement visé à partir d’un abaissement de l’âge de la retraite et accessoirement dans les départs volontaires. Il faut, et c’est presque une question de solidarité nationale, que ceux qui ont déjà vingt cinq (25) ans de travail libèrent la place et permettent à une partie de ceux qui pourraient être leurs enfants de commencer à travailler, de construire leur vie et de se préparer à leur tour une retraite.

L’abaissement général de l’âge de la retraite, dans le contexte actuel, serait de nature à libérer très rapidement des milliers d’emplois et à soulager la pression sociale et le ressentiment de la masse des jeunes diplômés. Il pourrait aussi, accessoirement, contribuer à revitaliser un arrière pays qui se meurt.

Le chômage des jeunes est un drame majeur qui se joue sous nos yeux. Il peut devenir une bombe dont la déflagration serait à la mesure du désespoir de ceux qu’il touche. Le gel des embauches dans la Fonction Publique met ce problème dans une cocotte-minute sans soupape.  C’est une fausse solution qui renvoie le problème à demain, une fuite en avant déraisonnable  » .

Raymond Ndong SIMA