Le tourisme rwandais pourrait servir d’exemple en Afrique. En pariant sur cette activité, ce sont 400 millions de dollars annuels qui remplissent les caisses
Au contraire d’autres pays africains, le Rwanda porte sur le tourisme un regard très prospectif. Le drame de 1994 a cessé d’être l’image qui identifiait le pays. Le business au contraire tire désormais le convoi. En juin 2017, le pays était classé au 3ème rang continental des destinations d’affaires, derrière le Cap et Marrakech. C’est dire le rôle important joué par l’État lui-même. Dans la perspective de 2020 et des objectifs de développement global, « le tourisme a été identifié il y a plusieurs années comme un pilier important pour le développement du Rwanda, car créateur d’emplois et générateur de devises », explique Frank Murangwa, directeur exécutif du Rwanda Convention Bureau. A partir de 2013, les colloques et forums se sont multipliés et la qualité de l’accueil n’a cessé de s’améliorer. Durant cette période, Kigali s’est équipée de 3400 chambres d’hôtel (moyen et haut de gamme).
Si bien que le retour sur investissement est désormais palpable. Comme le notait dans un article le « Rwanda Podium », l’activité a généré quelques 64 millions de dollars. Soit une hausse de près de 20 millions de dollars sur deux ans.
Tourisme, football et gorilles.
Mais Kigali n’entend pas se limiter à cette seule niche. Depuis plusieurs années, le pays se distingue de ses voisins d’Afrique de l’est par son écotourisme. Des produits hauts de gammes, comme l’observation des gorilles de montagnes, ont permis de mieux connaître le pays et ce qu’il offre. Les Virunga et ses volcans sont désormais une zone d’observation privilégiée. De même le parc d’Akageraa fait l’objet d’une réhabilitation. Résultat de cette recherche de la qualité, le nombre de visiteurs étrangers est passé de 15 000 visiteurs en 2010 à 36 000 en 2016 (46% d’étrangers).
Si bien que le tourisme est devenu le premier poste d’exportation du pays. Il atteignait à peine les 20 millions en 2002, et son chiffre voisine désormais les 400 millions de dollars. Ce n’est certainement pas une embellie passagère. Dans le contrat signé entre le Rwanda et le club de football d’Arsenal (40 millions de dollars sur 3 ans), le tourisme figure comme principal objet de communication.
La rédaction
