Le samedi 8 décembre dernier à Saint Louis, au Sénégal, l’Ambassadeur Haut Représentant du Gabon en France et Représentation permanente au près de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Flavien Enongoué a pris part à la cérémonie de clôture des 6èmes Trophées francophones du cinéma 2018.
Cette initiative de l’Association des Trophées francophones du Cinéma, vise à promouvoir le cinéma et la langue française comme vecteurs de la diversité culturelle et linguistique de la liberté d’expression et de création. Pour cette 6ème édition 25 films étaient en final. Il s’agissait de 14 longs métrages, 5 courts métrages et 6 longs métrages documentaires. La cérémonie co-animée par Omar Defunzu, a vu dans la rubrique longs métrages, le film Une famille syrienne, réalisé par Philippe Van Leeuw (Belgique) être primé.
Bien auparavant, le vendredi 7 octobre, l’Ambassadeur Flavien Enongoué avait animé à Dakar, une Conférence-débat dans le cadre des Grandes Conférences du Monument de la Renaissance africaine, sur le thème : « Education à la citoyenneté et culture de la paix ».
Examinant les rapports complexes entre l’éducation à la citoyenneté et la culture de la paix en Afrique subsaharienne, en général, et au Sénégal, en particulier, Flavien Enongoué a montré, face à un public constitué de diplomates, d’enseignants et chercheurs, d’étudiants et de professionnels de la culture, que l’élaboration, dans les jeunes nations africaines, d’un modèle propre d’éducation, loin du mimétisme, doit s’atteler à répondre en priorité à une double exigence. D’une part, l’enracinement du lien éducatif dans la culture négro-africaine, en l’occurrence sénégalaise, puisant essentiellement dans trois valeurs : jôm (courage), kersa (pudeur) et mun (persévérance). D’autre part, l’ouverture dudit lien aux apports fécondants de l’étranger. On trouve trace de cette conviction forte dans nombre des interventions du Président Léopold Sédar Senghor – dont certaines sont parues récemment dans un recueil posthume (L. S. Senghor, Education et culture, Paris, Fondation Léopold Sédar Senghor/Présence africaine, 2014, 369 pages). Et il semble que, avec les réserves imposées par l’extériorité du regard d’un observateur lointain, les différents successeurs, Abdou Diouf, avant-hier (1981-2000), Abdoulaye Wade, hier (2000 – 2012), et Macky Sall, aujourd’hui (depuis 2012), se sont tous inscrits dans une continuité historique remarquable, malgré les particularités inhérentes au contexte, au style et aux acteurs, en accordant une priorité dans l’action politique consistant à « la réalisation de l’homo senegalensis », et en s’employant mutatis mutandis à relever constamment trois défis majeurs autour du meilleur équilibre possible à trouver entre ses droits et devoirs, dans trois sphères différentes mais imbriquées :
D’abord, le champ familial, où il faut travailler à l’émancipation de la femme et à la libération des enfants pour faire du lien éducatif le levain de la paix domestique, l’espace public où l’affirmation de la citoyenneté républicaine constitue tout à la fois le fondement et l’expression d’une paix civile perpétuelle, les interstices (privés et publics) de la relation à l’autre – déclinée par L.S. Senghor sous le vocable intégrateur d’« Enfant du Sénégal » –, à travers lesquels « l’ouverture d’âme » ou la promotion d’une citoyenneté cosmopolitique donne droit à diverses pratiques d’hospitalité (Teranga), instauratrices d’une paix éthique.
C’est à l’examen de ces trois défis politiques majeurs que l’Ambassadeur Flavien Enongoué s’est employé dans sa communication, à partir de l’hypothèse principale d’une éducation à la citoyenneté républicaine (« la réalisation de l’homo senegalensis ») ayant pour horizon constant la construction d’une paix (domestique, civile et éthique) entendue comme « souverain Bien politique », donc comme condition indispensable du développement.
Flavien Enongoué avait également pris part, le jeudi 6 décembre, à l’inauguration par le Président de la République sénégalaise, Macky Sall, du Musée des Civilisations noires,conçu comme un espace de sauvegarde et de valorisation des expressions culturelles les plus significatives d’Afrique et de sa diaspora. Ledit Musée se veut aussi être un lieu de mémoire, de rencontres et de promotion du dialogue culturel entre l’Afrique et le reste du monde.
La rédaction