AVC : la journée mondiale célébrée sur fond de sensibilisation

La journée mondiale de lutte contre l’AVC, célébrée le 27 octobre par anticipation au lieu du 29, sous le thème  » ENSEMBLE PLUS FORTS QUE L’AVC » était l’occasion de sensibiliser la population sur cette maladie de plus en plus répandue et qui reste une grande urgence médicale. Reportage au CHUL, l’une des rares structures hospitalieres de la sous région qui dispose d’une unité spécialisée.

Plusieurs activités ont eu lieu à cet effet, ateliers de sensibilisation sur les symptômes, les causes, les conséquences de cette pathologie mortelle. Suivit d’une table ronde sur l’évolution et les traitements animée par les différents praticiens intervenants dans cette pathologie et rehaussée par la présence du directeur général, le Dr Olivier Rebienot Pellegrin.

L’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) apparaît comme un accident immédiat et brutal. Une personne peut se réveiller en bonne santé et vaquer à ses occupations. Mais quelques temps plus tard, elle ne peut plus parler ni bouger et avoir des problèmes de vision. Tout son corps devient partiellement ou entièrement paralysé. C’est un AVC !

« Si mon ami n’avait pas appelé le samu, je serais morte » Explique Estelle 43 ans, victime d’un AVC .

Tomber au coma puis se réveiller. Toute seule elle aurait dit : « ça va passer ». Estelle n’a aucune séquelle de son accident vasculaire cérébral, elle a eu de la chance selon les médecins.

De la chance car son ami ne connaissait pas les signes d’un AVC que sont l’hémiplégie (personne en partie paralysée), le trouble du langage (la personne bredouille ou ses paroles n’ont pas de sens) ou encore le trouble de la vision.

Même méconnaissance pour les réflexes à avoir : allonger la personne sans lui donner ni à boire ni à manger, et appeler les secours immédiatement ou se rendre dans une structure hospitalière.

Il existe plusieurs types d’AVC dont la cause principale est l’hypertension artérielle. Lorsque la pression est élevée dans les vaisseaux, elle peut soit favoriser une hémorragie par rupture du vaisseau (AVC hémorragique) soit favoriser la formation de la plaque d’athérome qui va boucher le vaisseau et provoquer un infarctus cérébral ( AVC ischémique).

Autres causes de l’AVC, le diabète non suivi et non équilibré, l’excès de poids de certaines personnes, le stress, le manque d’activité physique régulière, le manque de sommeil et la consommation excessive de sel, de sucre et des aliments gras.

Le Dr Annick Nsounda est neurologue au CHUL, chef de service adjoint de l’unite neuro vasculaire ( UNV). Elle confirme que  » c’est une maladie souvent difficile à gérer pour l’entourage, à la fois à cause de sa soudaineté, et de ses conséquences souvent lourdes. Et que pour le traitement, si les signes se manifestent, il est du devoir du patient d’aller immédiatement vers les structures sanitaires afin qu’il soit traité en fonction du type d’AVC diagnostiqué »

À la question de savoir comment éviter le pire ? Le Dr Jennifer Nyangui Mapaga chef de service de l’UNV répond  » qu’il faudrait d’abord, en surveiller les facteurs de risque. Ensuite, si l’AVC surgit la rapidité de la prise en charge est capitale. À l’hopital par exemple un médicament thrombolytique (l’altéplase) peut permettre de dissoudre les caillots si l’AVC est du à une obstruction d’un vaisseau. Il doit être administré dans les 4 heures 30 qui suivent l’apparition des premiers symptômes. Il présente un certain nombre de contre-indications qui doivent être impérativement respectées. Mais également des conseils d’hygiène de vie et de diététique doivent être suivis : arrêt du tabac, modération dans la consommation de boissons alcoolisées, contrôle du poids par une alimentation équilibrée et une activité physique régulière (au moins 30 minutes par jour). »

L’AVC, c’est la première cause de handicap acquis de l’adulte, la deuxième cause de démence et la troisième cause de décès dans le monde, ainsi que le 1er motif d’hospitalisation en neurologie au CHUL.

On note 32 millions d’AVC recensés chaque année dans le monde entraînant globalement 12,5 millions de décès. Dans notre pays, la prévalence hospitalière tourne autour de 40%.

Et dire que, toutes les 4 minutes se produit un AVC. Chaque minute perdue représente 2 millions de neurones détruits. On peut ressortir de l’hôpital sans rien comme Estelle ou être totalement handicapé. Entre les deux tout est possible. Chaque minute est donc précieuse. En cas d’AVC il faut agir vite…

Clemy

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